"L'originalité de chacunE de nous se meurt sous des kilos de textiles griffés, sous ces uniformes de vitrines, toujours plus tendances, toujours plus chers. La misère ne nous concerne plus. On se cache derrière un bouclier de luxe qui maquille bien mal notre condition. Nous ne voyons plus rien.
La réalité, c'est que la mode devient un cache-misère, un tas de merde informe qui fait de nous une batterie de supports publicitaires. Rien ne nous oblige à acheter ces vêtements et accessoires ornés de je ne sais quelles grandes marques. Ils nous rendront peut-être plus populaires dans les soirées mondaines mais ne feront pas de nous quelqu’unE de plus intéressantE. C’est certain.
Le culte de l’apparence étouffe bien trop souvent notre originalité, notre créativité et notre spontanéité. C'est à travers les personnes les plus simples qu'elles prennent réellement forme, car elles sont en marge de ce défilé de clones qui s'accrochent, avec peine, à une culture lisse et normative.
"
- Morgan
"Si j’aime le punk rock, c’est parce qu’il s’agit de la seule musique que je connaisse qui tente explicitement de remettre en question le mode de production capitaliste et les rapports qui en découlent. OK, quand je parle de « punk rock », je ne parle pas de cette musique formatée pour MTV ou de ce terme devenu vendeur pour n’importe quelle boutique de fringues. Je parle de musique jouée avec le cœur, sans autre finalité que le partage, où l’approche se veut radicalement différente des circuits bien rodés de la musique dite « professionnelle ».
Je m’en fous de savoir quel genre de musique vous jouez, ce qui m’intéresse c’est la démarche qui va avec. D’ailleurs, je suis heureux de découvrir chaque jour de plus en plus de groupes ou de musicienNEs qui s’éloignent du schéma traditionnel de la musique punk, tout en gardant sa substance.
Ce qui m’attriste, c’est finalement de voir des groupes qui utilisent la scène DIY comme un moyen de se faire connaître mais qui, une fois le succès atteint, renient son mode de fonctionnement. Encore pires sont ceux qui essayent de banaliser des comportements propres à la société capitaliste : le succès, la réussite, le paraître, le profit…
Si j’aime le punk, c’est justement parce qu’on n’est pas obligé de rentrer dans ce moule. Alors quand je vois tous ces groupes estampillés de la dernière étiquette à la mode qui, après 6 mois d’existence, se plient aux lois du marché, à grands coups de campagnes promotionnelles, de street teams, de subventions... Je ne peux m’empêcher de rire jaune. Est-ce que c’est important d’être « signé » sur un label ou d’avoir les dernières fringues top tendance pour faire la musique qu’on aime ? Sincèrement, je ne pense pas...
Et c’est en ça que le « punk rock » est différent du « rock n’ roll ». Ici, ce qui compte, ce n’est pas d’avoir la « cool attitude », ni de devenir une « rock star », c’est bel et bien de pouvoir être soi-même.
"
- Hervé